Le capital-développement peut faire plus pour les PME

Source: La Tribune relantant des informations de la semaine passée Les tickets moyens investis dans les PME françaises sont nettement inférieurs à ceux des pays voisins. Elles sont à peine plus de 1.000 à bénéficier, chaque année, du soutien de capital- investisseurs pour financer leur croissance. Et même si, depuis 2006, le capital- développement retrouve quelques couleurs. les PME françaises sont bien mal loties, comparées à leurs voisines. Alors que la commission Attali planche sur les initiatives pour "libérer" la croissance, le vivier des PME, certes dynamique, reste modeste. Selon le Conseil d'analyse économique, on dénombre dans l'Hexagone 4.000 entreprises de 250 à 1.000 personnes, contre 8.000 outre- Manche et 10.600 en Allemagne. Quant au financement de leur croissance, il est aussi peu reluisant. Les financiers apportent en moyenne en fonds propres 1,2 million d'euros par transaction en France, contre 4 millions en Grande-Bretagne. Pour souligner l'importance de "l'enjeu du développement des PME pour la croissance l'Afic (Association française des investisseurs en capital) a consacré la semaine dernière une journée aujourd'hui à ce segment d'investissement. "Le coeur de métier du capital-développement est de s'intéresser à une petite entreprise qui veut devenir une grande. Notre object f est de construire des champions. La croissance, qu ?elle soit interne ou externe, est le facteur clé de création de valeur "explique Grégoire Sentilhes, coprésident de la commission capital-développement â l'Afic, aux côtés de Jean Gore. Et si l'amélioration de la valeur n'est pas portée par le montage financier de l'effet de levier que l'on trouve dans les LBO (reprises d'entreprises) la performance du capital-développement est attrayante : le rendement net pour l'investisseur est de 18,5 % par an sur dix ans, selon l'Afic, soit deux points de moins que les LBO. Celle performance a une origine essentielle, explique Piene Rispoli, directeur général adjoint chez Siparex, présent sur le marché depuis trente ans. "Le capital-développement n'amène pas que de l'argent ", plaide-t-il, précisant : "Il apporte des réseaux, une gouvernance, des administrateurs indépendants et une valeur ajoutée dans les choix stratégiques. UN SIGNE POSITIF Pourtant, le capital-développement n'attire pas les foules. "Ce segment s'est naturellement atrophié depuis quelques années, car avec la baisse des taux d'intérêt et la capacité des fonds à lever des véhicules de plus en plus importants, beaucoup d'acteurs sont partis vers le LBO ", explique Grégoire Sentilhes. La création de France Investissement, en novembre 2006, est un signe positif aux yeux de l'Afic mais pas suffisant, selon Grégoire Sentilhes: " La seule façon de gagner un à deux points de croissance en France est de renforcer la dynamique de l'offre, c'est-à-dire l'investissement dans les PME." PME Deviendra Grande Apple, Intel, Compaq, Federal Express sont quelques-unes de l'impressionnante liste d'entreprises financées par des SBIC (Small Business Investment Companies). Créée en 1958 par le Congrès américain, la SBA(Small Business Administration) devait stimuler le développement du capital-risque à destination des PME avec un but : leur "croissance, expansion et modernisation ". Les SBIC, pour investir dans les PME, lèvent des fonds privés et obtiennent un coïnvestissement de la SBA qui se finance en émettant des obligations garanties par l'Etat. Il y a donc un effet de levier, la présence d'investisseurs privés permettant l'intervention de la SBA. Selon Michael K. Wyatt, ancien secrétaire général de la SBA, invité aujourd'hui de l'Afic, depuis cinquante ans, plus de 100.000 entreprises ont reçu plus de 50 milliards de dollars via les SBIC.

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