Smoby, la fin d'une société née en 1924 ?

Depuis 6 mois, on assiste à un redressement avorté du groupe. Le groupe Smoby-Majorette emploie au total 2.750 salariés dans le monde, dont 1.300 en France et possède les marques Smoby Berchet, Ecoiffier, Majorette, Solido, Smoby Engineering, Mob. C'est l'histoire d'une reprise du groupe Smoby-Majorette par le groupe américain MGA Entertainment avait pris le contrôle de Smoby, promettant d'assurer les besoins en fonds de roulement de l'entreprise jurassienne et a injecté 50 M EUR depuis fin mai 2007. Revenons tout d'abord sur les faits marquants.
 

Les finances du groupe smoby se sont dégradées sur le dernier exercice 2006 avec une perte nette de 25,5 millions d'euros en 2005-2006 et de 9 millions d'euros au 1er semestre 2006-2007. Le groupe croulait début 2007 sous une dette de 276,7 millions d'euros. Dès lors, à la demande du groupe Smoby, le tribunal de commerce de Lons-Le-Saunier a mis Smoby sous procédure de sauvegarde pour 6 mois, le 19 mars 2007.

2 avril: le Comité interministériel de restructuration (Ciri) du ministère de l'Economie se voit remettre trois offres de reprise partielle ou totale de MGA Entertainment (soutenu par la direction), Deutsche Bank, propriétaire d'une part conséquente de la dette, et du fabricant chinois Cornerstone. Le titre Smoby-Majorette est suspendu à la Bourse de Paris.

 


10 avril: un nouveau comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire se tient au siège jurassien de Smoby. Le troisième en un mois. La direction présente les 3 offres.

12 avril: près de 15 millions d'euros de stocks de Smoby-Majorette sont saisis, pour une durée indéterminée, sur ordre des créanciers de Smoby, qui disposent d'une garantie dessus.

16 avril: le CCE de Smoby-Majorette vote à la quasi-unanimité (10 voix sur 11) pour le projet de reprise de MGA Entertainment.

23 avril: le P-DG de MGA Entertainment, Isaac Larian, n'exclut pas des licenciements chez Smoby, dont il veut faire le "numéro un" en Europe.

9 mai: le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier accorde aux banques la saisie des stocks placés en gage, d'une valeur de 15 millions d'euros.

28 mai: l'autorité des marchés financiers (AMF) annonce que MGA Entertainment a pris le contrôle de Smoby-Majorette, et détient directement et indirectement 56,5% du capital et 70,53% des droits de vote de la société.

20 juillet: le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier place les filiales Mob et Smoby Engineering en redressement judiciaire, comme le voulait MGA Entertainment.

21 septembre, les avocats de MGA Entertainment promettent d'injecter sur le champ 12 millions d'euros afin d'assurer le financement du besoin en fonds de roulement de Smoby-Majorette jusqu'à fin octobre, et notamment le paiement des fournisseurs.

Voilà une chronologie des faits.

L'investissement promis le 21 septembre n'étant pas effective à ce jour, la prochaine audience du tribunal qui aura lieu mardi prochain à 14h, risque de convertir la procédure de sauvegarde en redressement judiciaire. Et les 50 M EUR injectés par le groupe MGA ne seraient qu'un prêt octroyé au groupe avec un taux de 9% remboursable en 1 an.

A mardi, donc pour la suite.

 

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